Le Journal de Bord

Dimanche 5 août 2018

Alix, Olivia, Arnaud, Antoine, Sylvano, sont bien arrivés au Cervin et font connaissance avec tout le monde. Ils sont rejoints par Ephrem qui arrive sans encombre un peu plus tard. Après le repas, tout le monde fait un jeu pour apprendre et mémoriser les prénoms des autres, puis les participants établissent les règles de vie en communauté qu’ils vont suivre tout au long de la semaine.

Lundi 6 août 2018

Contact

Chasse au trésor autour du Cervin, pour trouver des objets en lien avec le projet de cette semaine : nous allons monter jusqu’à la mine de Garboula, ennoyée jusqu’à présent. Avec l’aide d’Emilie, la responsable de EXPLOREARTH, et Stefan Ansermet, chercheur associé au musée cantonal de géologie de Genève, nous allons monter du matériel afin de commencer la vidange de la mine, et sa cartographie.

Découverte

Visite des mines de Gosan : recherche des différentes entrées et examen des minéraux présents sur le carreau de la mine. Apprentissage de l’utilisation d’un marteau de géologue et des règles de sécurité afférentes.

Ce matin, nous avons pris le petit déjeuner jusqu’à 9h. À 9h15, nous avons eu le forum et nous avons fait une chasse au trésor. Nous avons préparé notre sac et nous avons exploré des mines. Nous sommes rentrés et nous avons regardé les pierres que nous avions trouvées là-bas. Puis, nous avons eu temps libre et nous avons goûté. Et nous avons joué au foot avec une balle de rugby. Nous nous sommes douchés et nous avons pris le repas du soir avant de nous coucher.

Silvano et Arnaud

Mardi 7 août 2018

Aujourd’hui nous avons aimé les moulins de St-Luc, et nous avons même fait de la farine de maïs et seigle (espèce de blé). L’après-midi nous avons fait de la cartographie de l’hôtel. Ensuite Antoine et moi sommes allés regarder des minéraux (cuprite, azurite, malachite) aux microscopes. Sylvano et Antoine ont inventé le footby, un sport d’équipe où il faut mettre des buts avec une balle de rugby (mélange de foot et rugby).

Ephrem

Approfondissement

Apprentissage des techniques de cartographie avec application dans l’hôtel du Cervin : utilisation du mètre déroulant, de la boussole, du clinomètre. Report des mesures dans un tableau.

Demain, nous mettrons en application ces méthodes scientifiques dans une mine, à Garboula. Nous prévoyons de bivouaquer là haut, donc il se peut qu’il n’y ait pas de mise à jour demain soir.

Mercredi 8 août 2018 et jeudi 9 août 2018

Le bivouac à la mine

Aujourd’hui nous partons en bivouac !
Pour y aller nous prenons le funiculaire puis nous marchons sur un sentier abrupt.

À l’arrivée nous voyons l’entrée de la mine : pause déjeuner ! Après le repas, nous commençons à vider la mine.

Après de dures heures de travail, nous goûtons. Ensuite nous avons installé le camp. Après être allés chercher du bois, nous avons allumé le feu. Nous avons fait cuire le repas du soir, nous l’avons dégusté.
Nous avons fait une veillée avant de nous coucher dans des tentes.
Au beau milieu de la nuit, nous avons entendu des marmottes.
Après un bon petit déjeuner, nous sommes retournés chercher les dernières affaires. Après nous avons mangé, c’était très bon !
Ensuite nous sommes rentrés à l’hôtel et nous avons enfin retrouvé les parents !

Olivia et Alix

Projet

Randonnée jusqu’à la mine de Garboula, près du chemin menant au sommet de la Bella Tola. Le matériel de vidange (y compris une génératrice pour alimenter les pompes, prêtée par la société des remonte-sièges à Tignousa) et de bivouac est généreusement emmené par Stefan Ansermet jusqu’au lieu du campement. De là, nous transportons tout le lourd matériel de vidange jusqu’à la mine.

Après quelques ajustement, nous arrivons à faire fonctionner les pompes, jusqu’à ce que la génératrice nous lâche entre les doigts. Heureusement, il nous reste l’énergie musculaire fournie par nos participants motivés, qui font une chaîne pour vider des seaux d’eau de la mine.

Ce fut une rude journée qui se termina dans le calme grâce aux contes sur les constellations de Konan.
Le lendemain, en apprenant que la génératrice est inutilisable, nous rangeons tout le matériel.

Au final, l’eau dans la mine a reculé d’environ 2m, pour une baisse de niveau d’environ 25cm.

Avant de repartir, nous mettons à profit les compétences acquises la veille en cartographiant l’entrée de la mine, mais aussi le filon extérieur (inclinaison, pendage) de quartz près duquel on trouve des minéraux de cuivre (principalement malachite, chalcopyrite, et chrysocole).

À noter qu’au fond de la mine, nous avons aperçu, encore immergés, des étais en bois. Ceux-ci intéressent fortement les archéologues, qui voudraient les dater afin d’avoir une idée plus précise de l’époque à laquelle a été creusée cette mine.
À l’entrée de la mine, une date a été gravée (1884 ? 1834 ?), mais la mine pourrait être encore antérieure.

Vendredi 10 août 2018

Le matin nous nous sommes levés à 5h pour observer les animaux. Manque de bol, il y a eu le brouillard et la pluie, nous n’avons rien vu. Nous sommes retournés à l’hôtel pour faire une micro-sieste. Nous avons mangé le petit déjeuner. Après, pendant notre temps libre, nous avons cassé et étudié les pierres. Nous avons mangé le repas de midi. Ensuite nous avons commencé notre exposé sur les types de pierres. Nous avons fait le goûter puis terminé notre exposé. Nous avons mangé le souper et joué aux jeux de société. Ensuite nous sommes allés nous coucher.

Arnaud et Silvano

Samedi 11 août 2018

Retransmission

Aujourd’hui les participants ont terminé leurs exposés, puis les ont présentés devant les parents déjà présents, ou venus pour l’occasion. Malgré le trac, tout le monde s’est bien débrouillé devant le public. C’était une retransmission réussie !

Le soir nous avons fêté ça avec une boum endiablée ou chacun (presque) a pu faire profiter de son déhanché sur le dance floor !

Dimanche 12 août 2018

Antoine, Yoan, Elie et Alban ont bien rejoint leurs camarades Antoine, qui reste une semaine supplémentaire sur le séjour, et Joachim, qui est passé de « à l’affût de la biodiversité » au « trésor des mines de cristaux ».
Merci à Alban pour sa patience à la gare de Genève !

Lundi 13 août 2018

Contact

Aujourd’hui nous quittons le Cervin pour descendre dans la vallée. Au programme, randonnée vers le Bisse des Sarrasins. Une approche un peu physique nous fait traverser la naviscence en fond de vallée, puis remonter sur l’autre versant jusqu’à un sentier taillé le long de la paroi. C’est ici qu’autrefois on transportait l’eau depuis les hauteurs vers les villages de fond de vallée.

Côté science, les participants passent devant plusieurs types de roches le long du chemin, telles que du gypse, des cargneules, de la dolomie, du marbre et de la quartzite. Cela permet aux participants de se sensibiliser à la grande variété de roches présentes dans la vallée. C’est aussi l’occasion d’introduire le projet de la semaine : réaliser une clé d’identification des roches du val d’Anniviers. Ainsi il sera plus facile pour tout un chacun de savoir à quelle type de pierre il a affaire.

Découverte

Après un pique-nique bien mérité, nous redescendons au niveau d’un ruisseau alimentant la naviscence. L’eau est un agent d’érosion très efficace, ce qui permet de trouver, dans le lit des ruisseaux, des roches d’origine lointaine, transportées par le courant et la gravité. C’est un bon endroit pour obtenir nombre de pierres d’apparence différentes, qui permettront de débuter une clé d’identification.

La journée bien avancée, nous retournons à l’hôtel pour un temps calme avant de récupérer des forces au dîner. Une partie de Dixit plus tard, il est l’heure de se coucher afin de récupérer des forces : demain nous rechaussons les chaussures de marche pour une nouvelle rando scientifique !

Mardi 14 août 2018

Approfondissement

Ce matin nous prenons le funiculaire en direction de Tignousa, puis nous faisons chauffer les muscles en montant à la cabane de Bella Tola, puis au marais de Roua, d’où nous atteignons la mine de Garboula. C’est l’occasion pour nos géologues en herbe d’apprendre le maniement du marteau de géologue ainsi que des règles de sécurité qui l’accompagnent (lunettes de protection, maniement du marteau, distance de sécurité...). Nos participants en profitent pour chercher des minéraux dans le terril assez riche de la mine. Nous récupérons aussi des échantillons de roches pour notre projet. Puis nous redescendons à l’hôtel pour examiner ces morceaux de rocher. Les participants apprennent à lire une carte géologique, ce qui leur permet de nommer les roches que l’on a trouvées, puis pour les identifier nous allons vérifier à quoi elles ressemblent dans la bibliographie.

Aujourd’hui la pêche est bonne, nous avons trouvé de la quartzite, de l’amphibolite, du paragneiss. L’étape suivante correspond à l’apprentissage de la conception d’une clé d’identification. Une fois que nous aurons récolté encore plus de types de roches, nous pourrons ainsi créer une bonne clé d’identification des roches du val d’Anniviers !

Projet

Mercredi 15 août 2018

Place au cœur du projet maintenant, la récolte d’échantillons. Pour cela, nous allons aujourd’hui dans la vallée de Zinal. Puisque nous sommes ici, nous en profitons pour aller visiter la mine de la Lée.

C’est toujours un grand moment pour les participants de déambuler dans ces longs couloirs assez larges zébrés de veines de quartz et d’un filon de chalcopyrite.

En plus la vue est exceptionnelle, même depuis la mine ! (depuis une bouche d’aération)
Les participants apprennent qu’ils marchent sur un ancien plancher océanique charrié ici, et métamorphisé : la prasinite (schiste vert).

Plus haut , dans la nappe de la Dent blanche, on retrouve du gneiss dit d’Arolla, qui vient d’un bout de continent détaché de l’Afrique à l’époque de la séparation de la Pangée. Ce sont deux roches qui viennent enrichir notre collection élaborée cette semaine, ainsi que bien d’autres que nous récupérons plus bas dans le lit de la Naviscence, et qu’il reste à identifier (métabasalte ? Marbre ? Serpentinite ?).

Jeudi 16 août 2018

Encore une sortie en montagne pour nos sportifs scientifiques (ou l’inverse). Cette fois c’est vers le glacier de Moiry que nous allons. Après un arrêt au barrage, nous nous dirigeons d’un pas résigné (nous avons loupé notre correspondance en bus) vers le bout du lac.

Après une bonne heure de marche sous un soleil de plomb, il est l’heure de se sustenter. Nous trouvons un endroit près du torrent riche en diverses roches, y compris de la serpentinite qui fascine nos jeunes géologues. C’est le moment de l’activité préférée du groupe : le cassage de cailloux !

Et là, autant vous dire que c’est parti pour quelques heures. Seuls Antoine et Elie décideront d’aller faire un tour plus près du glacier, où ils verront quelques têtards et une grenouille notamment.

Les autres, tels des forçats de la science, préféreront manier du marteau afin de briser des gros blocs de pierre !

Yoan, tombé amoureux d’un bloc de serpentinite, l’emmènera dan son sac, bien que lui et ses camarades n’aient pas vraiment réussi à l’entamer. Le bloc fait bien au moins 20kg ! Mais quand on aime on ne compte pas. Parmi les roches trouvées, outre la serpentinite, nous avons eu entre autres du gneiss, du schiste vert, du marbre, du gabbro.

Vendredi 17 août 2018

Journée de « repos » aujourd’hui, avec tout d’abord la visite de la mine des moulins, qui nous a pris toute la matinée. Les participants ont tous adoré. Même si la minéralisation ne vaut pas celle de Garboula ou la Lée, le cheminement, l’impression d’exploration ont envoûté nos géologues amateurs.

L’après-midi nous avons travaillé au laboratoire. Les roches récoltées les derniers jours ont pour la plupart été identifiées. Nous avons d’abord cherché sur les cartes géologiques des informations sur les roches que nous étions censé avoir rencontrées lors de nos pérégrinations.

Cette liste de roches a été confrontée à la bibliographie afin d’avoir une image illustrative. Ainsi, nous avons pu vérifier si parmi nos échantillons se trouvaient bien ces roches.

Quand nous avions un doute, par exemple pour la quartzite, le gypse, le marbre, la dolomie, nous avons utilisé quelques gouttes d’acide chlorhydrique sur notre échantillon. En présence de carbonate CO3 (comme dans le calcaire, la dolomie et le marbre -calcaire métamorphisé-), il y a effervescence, alors que dans les composés silicatés, ce n’est pas le cas. Nous sommes finalement fin prêts pour élaborer la clé d’identification.

Mais il est temps de s’aérer l’esprit, ce que nos participants ont bien fait lors d’une partie de cache-cache signal dans l’hôtel plongé dans l’ombre ! Ambiance sépulcrale à la clé.

Samedi 18 août 2018

La matinée était dédiée à la finalisation de la clé d’identification. Les participants se sont séparés en deux groupes. Chaque groupe a appliqué les critères qu’ils avaient choisis. Au final, nous avons donc obtenu deux clés différentes dans le cheminement, mais qui aboutissent aux mêmes roches. Voyons si ces clés passent le test du terrain :

Retransmission

En présence de nombreux parents, ainsi que de visiteurs, Elie fait une présentation générale, avant que tout le monde puisse mettre à l’épreuve les clés : de nombreuses roches ramassées cette semaine sont déposées sur une table, les parents (ou quiconque le souhaite) prennent une pierre au choix, et à l’aide de la clé et de questions simples, arrive au nom de la roche.
Il reste un ou deux détails à affiner, mais les clés fonctionnent ! C’est une réussite.

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