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Volcano Alert du 20 au 27 avril 2019

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Volcano Alert du 20 au 27 avril 2019

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4 participants adultes
Des voyages scientifiques qui changent le monde
Des aventures hors du commun, des projets réels pour le développement durable

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Le Journal de Bord

Samedi 20 avril 2019

Edith et Jean-Pierre sont bien arrivés, motivés comme jamais, mais un peu fatigués quand même. Après le vol, le bus et le bateau, un bon plat de pâtes (what else ?) semble bien mérité. Les Cannoli à la pistache couronnent le tout et nous permettent d’aller nous coucher le cœur léger et l’estomac un peu moins.

Au programme demain, l’ascension du Vulcano et l’arrivée des ultimes participants (on croise les doigts).

Dimanche 21 avril 2019

Nous sommes partis de bon matin avec nos accompagnateurs scientifiques Karol et Christophe « à l’assaut » du Vulcano.
Provenant d’une maison proche du Vulcanello (son petit frère), nous entrons dans la seule vraie ville de l’île et passons près d’une mare boueuse à l’odeur pas très alléchante, mais dont la température est de l’ordre de 30 à 35° et très bénéfique pour la peau.

De l’eau chaude avec des bulles et cette odeur ? Mais d’où est-ce que cela peut bien venir ?
Nous avançons encore un peu pour découvrir le cône du Vulcano.

Ah ben oui, le Vulcano est un volcan et d’ailleurs, le mot volcan vient de « Vulcano ». Mais, dites, messieurs les accompagnateurs, cette eau nauséabonde et ce volcan, ça s’est créé comment ?
Déjà, nous sommes dans les îles Eoliennes, au nord de la Sicile et bien , il faut savoir que cette zone est une zone de subduction avec une plaque océanique qui passe sous une plaque continentale.
Ah d’accord, mais c’est quoi une zone de subduc …. machin ?
Bon, d’abord, il faut savoir que la terre est constituée de plaques tectoniques

http://www.volcanogeol.com/magmatis...
Ces plaques sont en mouvement, très lent à l’échelle humaine (quelques cm/an) ; les jonctions de plaques peuvent être de différents types, mais l’une d’elle nous intéresse plus particulièrement : la subduction

https://study.com/academy/lesson/co...
C’est exactement ce qui se passe pour les îles Eoliennes ou l’infiltration de la plaque océanique ionienne sous la plaque continentale tyrrhénienne crée un point de surchauffe qui fait fondre la roche en le magma qui en remontant va créer des volcans.
Bon déjà c’est un peu plus clair et il est temps de commencer l’ascension vers le cratère du Vulcano.
Après être sortis de la ville, on prend un chemin dont la pente reste raisonnable et qui est de couleur grise.

On distingue assez nettement des strates qui sont le fruit des éruption successives depuis environ 6000 ans. Le Vulcano, du moins son cratère actuel, est donc relativement jeune.
Un peu plus tard, dans la montée, nous constatons un changement d’aspect ou la cendre de couleur grise laisse la place à des roches beiges :

La couleur des roches est liée à la densité de silice qu’elles intègrent : plus il y a de silice et plus la roche est claire. Toutefois, cette couleur peut être altérée par l’oxydation de certains constituants de la roche ; si, par exemple, il y a du fer, la teinte va s’orienter vers une couleur ocre.
Nous arrivons enfin près du cratère et nous somme accueillis par un vent à écorner les bœufs : je suis obligé de m’accroupir pour ne pas tomber

Une fois ma situation stabilisée, je peux admirer le spectacle grandiose avec un cratère bien marqué et surtout sur la gauche, la présence de fumeroles et souffre (de couleur jaune). Et bien oui, le Vulcano est aujourd’hui tranquille mais le souffre et les fumeroles trahissent que ce volcan est toujours actif avec une dernière éruption datant de 1890, ce qui représente seulement quelques secondes à l’échelle géologique !!!
Nous nous dirigeons vers la zone des fumeroles, plus visible avec une (très) légère accalmie du vent ; on distingue on premier plan, une petite station qui permet de récupérer les analyses du gaz des fumeroles par l’intermédiaire de câbles et de capteurs.


Ici, on distingue mieux les capteurs ; attention, il ne faut pas mettre les pieds n’importe où dans la zone soufrée car les températures peuvent atteindre 150°, voire plus

Nous nous éloignons de la zone des fumerolles pour atteindre la crête du bord du cratère ; au premier plan, on peut voir une magnifique « bombe » qui est en fait un lambeau de lave, éjecté lors d’une éruption et qui s’est refroidie (en partie) avant de retomber sur le sol. Certaines bombes peuvent avoir des dimensions supérieures à 1m ; il vaut mieux ne pas être dessous !!!

En continuant notre ascension vers la crête, nous voyons de splendides strates


Encore une jolie bombe en croute de pain : la partie extérieure s’est refroidie plus vite que l’intérieur et la chaleur intérieure a fait éclater la croute.

Arrivé sur la crête, nous voyons la caldera « Del Piano ». Qu’est-ce qu’une caldera ? Il s’agit d’une vaste dépression circulaire ou elliptique à fond plat, généralement d’ordre kilométrique, résultant d’une éruption ayant vidé la chambre magmatique.


Après un repas bien mérité, nous attaquons la descente en contournant le cratère sur le flan opposé, toujours avec un vent démoniaque, ce qui ne nous empêche pas de visualiser d’autres plans du cratère

Arrivé à l’entrée de la ville, Christophe nous amène découvrir une coulée d’obsidienne qui est une roche volcanique vitreuse très riche en silice, issue de lave acide de type rhyolite ayant subi une très forte polymérisation.

Christophe nous montre 3 morceaux d’obsidienne :
Le 1er est strié

Le 2e a une apparence très spongieuse, mais n’en a pas la douceur car l’obsidienne c’est comme du verre et est extrêmement coupant

Le 3e contient une multitude d’inclusions d’autres minéraux

A Vulcano l’obsidienne n’est jamais pure au contraire de Lipari, mais ça je laisse le soin aux autres participants de vous narrer les trésors cette autre île demain.

Jean-Pierre

Lundi 22 avril 2019

Tempête sur la Sicile aujourd’hui. Tous les bateaux sont annulés depuis hier soir. Farid et Emilie sont donc bloqués sur Milazzo, et les autres sur Vulcano. Impossible de rejoindre Lipari, pourtant à 10min de là !
On s’occupe comme on peut, notamment en rédigeant le journal de bord...

Mardi 23 avril 2019

Ascension du Stromboli

Nous avions rendez-vous à 17h sur la place de l’église avec notre guide Mauro. Il nous a fourni les casques de sécurité et nous avions avec nous nos lampes frontales, vous verrez plus tard pourquoi…
Notre groupe d’une quinzaine de personnes part pour l’ascension du Stromboli, jusqu’au sommet. Cette ascension était rythmée par les grondements du Stromboli. Christophe note les intervalles. Le Stromboli est un volcan en perpétuelle éruption. De la lave est éjectée environ toutes les 3 min. Il y a 3 types d’éjections classées selon la taille : les cendres, les lapillis et les bombes. Plus nous montons, moins il y a de végétation. Le sol est composé uniquement des restes des précédentes éruptions.
Après la dernière pause à 500m d’altitude, nous attaquons la dernière partie de l’excursion. Les grondements sont de plus en plus fort. Christophe et Karol nous montrent sur le sol des cristaux de pyroxènes, un des premiers cristaux à se former dans le magma.

Petit à petit, la nuit tombe et là tout à coup, nous apercevons un jet de lave. Tout le monde s’est précipité sur son appareil photo !

Enfin nous atteignons le sommet et nous voyons clairement trois bouches éruptives lumineuses. La plus proche ressemble à un chaudron en perpétuel ébullition mais sans éruption. Celle de gauche crache des lapilli, des matières incandescentes tel un feu d’artifice.

Et celle du fond, ressemble à la flamme d’un chalumeau et émet un bruit assourdissant, c’est celle-ci que nous entendons où que l’on soit sur l’île.

Le spectacle nous émerveille durant une bonne demi-heure. De nuit cette lave éjectée contraste avec l’obscurité. Le ciel étoilé ajoute un peu plus de magie au spectacle. Le retour se fait en rang d’oignons éclairé par nos lampes frontales. Depuis le village, les randonneurs apparaissent tels des lucioles serpentant le Stromboli. Nous en garderons un très bon souvenir.

Emilie et Farid

Mercredi 24 avril 2019

Pour revivre ce spectacle différemment, nous embarquons sur un zodiac pour voir les éruptions depuis la mer, à l’endroit des coulées pyroclastiques. C’était tout aussi impressionnant.

Emilie et Farid

Jeudi 25 avril 2019

Journée de transition entre Stromboli et Catane : au programme, bateau (en retard), bus, taxi, pour finalement se poser et déguster un repas mitonné par Christophe.

Vendredi 26 avril 2019

Voyage sur l’Etna

Réveillés de bon matin (6h00), nous avons pris un premier bus pour rejoindre la gare routière de Catane

bus

En passant à travers une coulée de lave très impressionnante nous avons découvert une habitation engloutie presque entièrement lors de l’écoulement de 1981, nous avons rejoint « la zone de l’Etna ou les bus arrivent » (dixit Karol) dans un bus où nous avions un très bon organisateur :

Bip-bip

Ensuite, nous avons pris le télécabine et un formidable 4x4

4x4

Arrivés à 2500m d’altitude, nous partons à pied avec nos 2 guides et là, il y a une grande confusion car nous devions nous séparer en 2 groupes : l’un allant vers le sommet et l’autre faisant un parcours à plus basse altitude mais nos guides semblent l’avoir oublié.
Quelques minutes plus tard, cela s’arrange enfin et le groupe basse altitude (JP, Edith et Karol) sont pris en charge par un autre groupe alors que Farid, Emilie et Christophe continuent vers le sommet.
Pour le groupe basse altitude :
Nous nous sommes arrêtés au bord de la « Valle del Bove » dont la date est estimée entre 80000 et 5000 avant JC. Cette caldera est née de l’explosion de l’Etna « primitif » qui avait alors une altitude de 5000m. Sa dimension est impressionnante : 8 x 5km

Nous rejoignons ensuite la bouche éruptive de 2001 ; en seulement 30 jours, le cône adventif s’érige d’environ une centaine de mètres.

De retour à la « zone d’arrivée des bus », nous attendons avec impatience le récit du groupe « Sommet de l’Etna »

Groupe sommet de l’Etna

L’ascension jusqu’au sommet de l’Etna se fait en 3 parties. La 1re dans un funiculaire, la 2e en 4x4et la 3e à pied, accompagné par notre guide Giovanni.
Dès le départ le paysage n’est que amas de lave, témoignant des dernières éruptions de l’Etna. L’Etna est un volcan très actif, il y aurait eu 80 éruptions en 10 ans, la dernière datant de février 2019.

C’est le volcan le plus haut d’Europe, de la neige est encore présente au sommet. Un guide est indispensable pour l’ascension car les chemins d’accès changent régulièrement. Tout au long du parcours notre guide nous montre les traces des différentes éruptions. Une fois arrivés au sommet nous sommes ébahis devant le spectacle. Un cratère énorme et très profond, d’importantes fumerolles s’en dégagent. Une odeur et des traces de souffre sont très présentent. Le plus impressionnant vient du grondement venant du cratère. Il est dû au dégagement des poches de gaz, 300 à 400 mètres de profondeur. Nous avons l’impression d’être aux portes de l’Enfer. Nous marchons ensuite sur la porte du cratère en respectant les consignes du guide, qui nous montre qu’un éboulement a eu lieu la veille. Nous redescendons jusqu’à la vallée del Bove qui témoigne de l’emplacement de l’ancien volcan et de son effondrement.
Nous avons rejoint le funiculaire « sain et sauf », et heureux de cette expédition !

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